la vraie vie dans le 9-3
- La véritable histoire de "la vraie vie dans le 9-3", personne ne la connaît ! Je n’en ai pas écrit une ligne ! Fatima, dans le quartier, tout le monde la croit folle. Mais quand j’avais 6 ans, sa porte déjà était toujours ouverte, je m’asseyais sur son canapé et je la regardais taper à la machine à écrire durant des heures. Elle ne m’a jamais lu un mot de ce qu’elle écrivait, elle habite toujours au huitième étage, ma mère au douzième. Je voulais lui acheter une petite maison dans un beau quartier mais elle préfère rester là. Elle me répond qu’on ne déterre pas un vieux chêne. Pourtant, elle a même pas 60 ans, et jamais malade ! Quand je suis sortie de chez Nadège, avec l’obligation de rapidement devenir numéro un chez monsieur Kindle, je t’avoue que je n’avais pas la moindre idée de la manière d’y parvenir. Alors, je suis remonté tout doucement chez ma mère. Ouais mec, malgré tout ce qu’on pourra baver sur moi, je suis un bon fils, jamais elle n’a manqué de rien, ma mère, depuis que j’ai réussi, et elle n’a jamais manqué de ma présence non plus. Sauf cette maudite quinzaine derrière les barreaux, je n’ai jamais été plus de trois jours sans la voir, dès que je suis dans le 9-3. Et c’est au huitième, que le bruit de la machine à écrire m’est parvenu. Si elle était passée à l’ordinateur, peut-être qu’on ne se serait jamais connu, Stéph ! Sa porte était ouverte, comme en ce temps-là... Naturellement, elle ne s’est pas retournée quand je me suis installé dans le canapé. Je me souvenais qu’il ne faut pas l’interrompre, faut la laisser taper et au bout d’un moment elle commence à te parler. Gamin, ça m’intriguait, comment rien qu’au son des pas elle devinait que c’était moi. Je la croyais magicienne. Maintenant, on ne me la fait plus, j’ai tout de suite remarqué son petit miroir planqué dans un creux de ses rideaux, j’ai l’œil désormais, tu sais, à toutes ces petites choses.
« - Kader en chair et en os ! C’est pas possible que tu te souviennes de ta vieille amie !
- Fatima, j’ai besoin de ton aide.
- Mon aide, je la donne quand je veux mais je ne suis à la disposition de personne.
- Je suis un homme maintenant, je sais que tout travail mérite salaire ! J’ai besoin d’une femme de confiance qui tapera à la machine mon histoire.
- Je suis trop cher pour toi, Kader !
- Ton prix sera le mien.
- Cinquante euros de l’heure et j’écris tout ce que tu me dictes, ça passe de ta bouche à mes doigts sans traverser mon cerveau, une manière de te dire que tu peux tout raconter et que je ne saurai jamais rien. Je n’ai rien entendu. Je n’ai rien lu. Je n’ai rien écrit.
- On y va !
- Payable d’avance !
- Et en liquide, même. Donc pas besoin d’ajouter la TVA !
- Tu connais la France, mon Kader ! »
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- Petit roman (le 24), du 14 février 2014 à 11 heures 37 : elle ne parla point de la grandeur d'âme avec laquelle Pascal avait rendu à l'envieux toute sa fortune : ce n'était pas une action qui méritât de disputer le prix
elle ne pouvait pas plus se passer de elle qu'avait fait le roi de Babylone; et Pascal fut heureux que Sétoc n'eût point de femme
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