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-- le 01 décembre 2012 vers 21 heures (validation)
de pierre : ce passage me touche énormément car à la maison le patois était également notre seule langue. Notre patois n'était le même que le votre, cé'était notre langue régionale, notre langue familiale. Il y aurait beaucoup à dire sur la politique linguistique de la France, avec ce décret du 2 thermidor An II qui nous a imposé le français comme seule langue, certes ce fut surement un bien mais habituer les français à parler en plusieurs langues aurait été préférable. Donc le patois, c'est la langue de chez nous...
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Ce soir-là, vers dix heures, il s’était relevé. Il : mon père. Très jeune, j’ai peut-être dit « papa. » Sûrement pas. Dans ma mémoire aucun souvenir, ni même qu’il me l’ait demandé. C’était IL. Il avait arraché la prise de la télévision en passant, était descendu à la cave, remonté avec deux bouteilles de vin rouge, vidées « dans l’autre pièce », vidées de manière classique : verre après verre, avec juste la pause nécessaire pour le remplir.
Ce fut comme s’il retournait se coucher ; la télévision, je l’avais rebranchée, un film avec Louis de Funès et Yves Montand, mais la prise vola de nouveau ; pas même le temps de le maudire qu’il avait sorti la serpe de sous sa chemise, et la table en chêne subissait un énième outrage. Tout en baragouinant il regagna la cuisine ; nous l’avions entendu ouvrir son fusil, y charger trois cartouches. Quelques secondes plus tard, nous avions compris : « le premier qui fait un pas en haut, il va voir ce que c’est qu’un coup de fusil dans la gueule et si j’entends encore cette télé, je redescends vous zigouiller. »
Je traduis : le patois était sa seule langue dans ces cas-là. Le patois de là-bas, une variante du ch’timi officiel.
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