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Aucun texte n’est définitif tant que l’auteur est vivant : Liberté,
j’ignorais tant de Toi 1998 est devenu en 2011 un nouveau
roman, Libertés d’avant l’an 2000.
Liberté, j’ignorais tant de Toi fut publié
en livre papier, en janvier 1998 (ISBN
2-9506158-3-X)
En 1998, j’ai publié un premier roman intitulé Liberté,
j’ignorais tant de Toi. Je l’ai repris en 2011. Peu de
modifications, finalement. Mais c’est, malgré tout, un autre
livre.
J’aime cette idée de retravailler un roman. Aucun texte n’est
définitif tant que l’auteur est vivant.
Naturellement, ces différentes versions pourraient susciter des études...
si l’une d’elles rencontrait un large lectorat...
Libertés d’avant l’an 2000 : une époque où seuls les installés
pouvaient agir mais ne le souhaitaient pas, préféraient
profiter des avantages en essayant de les transmettre à leurs enfants.
Génération dont la décennie cruciale, de vingt à trente ans,
s’est déroulée bien autrement des vagues prédictions de l'instituteur
du CM2 prétendant : "vous êtes la génération de la paix, et vous connaîtrez
le temps béni où tous les êtres humains seront heureux.
Ne vous inquiétez jamais pour l'avenir."
Une jeunesse élevée au mythe d'une ère enchantée débarrassée
de la barbarie par la morale et de la maladie par la médecine,
catapultée dans la réalité des années 1990. Déjà une génération dupée.
Quelques phrases extraites lors d’une relecture :
Apparaître fou, puisqu'au fou on pardonne ce qu'on ne tolérera
jamais du cadre.
Envisager la victoire du cortège en colère des méprisés,
l'effondrement de la citadelle des privilégiés.
Il se croyait voué à répéter éternellement le naufrage initial avec
Catherine.
L'ambiance générale construisait un homme froid, désillusionné,
sans espérance, stoïque, dépassionné, avide.
L'insidieux malaise né de l'impression qu'ailleurs quelqu'un
pourrait vous témoigner plus d'attention, apporter un bonheur
plus intense.
Il voulait comprendre comment il avait pu côtoyer le sida sans le
voir.
Qu'ai-je fait de ma jeunesse ? Il avait beau jouer, frimer, cette
question le taraudait... N'ai-je pas trop triché ?
Nous sommes d'une même génération piégée... la génération
morale... jamais Michel Noir ne nous représentera à l'Elysée.
Génération morale... Michel Noir... perdre les élections plutôt
que son âme, je l'ai applaudi.
A nos âges, nos aînés, voulaient vivre sans travailler, dénigraient
la société de consommation et nous réclamons du pouvoir
d'achat.
Faire le bonheur des gens malgré eux : l'excuse des dictateurs et
la nôtre, quand nous manipulons l'autre.
C'est cela la vraie liberté, pouvoir prendre des virages à quatre vingt-
dix degrés sans rien demander à personne !
Son licenciement conforterait leur certitude qu'il ne faut pas
chercher de poux au pouvoir, qu'on, on pauvre pion, est peu de
chose.
Pourtant, jamais je ne les ai détestés ces chers collègues.
Paradoxalement ils m'attiraient : ils sont comme les autres.
La conscience de n'avoir été heureux que vraiment amoureux,
s'éveillait.
Pour s'aimer vraiment il faut se connaître, je n'ai que l'intuition
de t'aimer, et les frissons. Vu les circonstances je parie sur cette
intuition. Même si on brûle les étapes, je veux être à toi. Je suis
à Toi.
Inutilement il s'illusionna d'un recommencement : un inconnu offre la pierre philosophale (la vie débute quand on se débarrasse des fausses croyances, les oripeaux de l'éducation, et s'achève quand on ne croit plus en soi)
Mais à quoi bon dire ? Tout se sait, demain tout sera sur Internet. (en 1998, oui)
Il n'y a qu'une autre vie que j'aurais préféré : la nôtre mais sans cette saloperie, même pauvres, mais en sachant dès le départ qu'il faut toujours refuser les systèmes qui vous embrigadent.
Il faudrait deux vies, une pour apprendre, l'autre pour vivre.
Elle est morte jeune, tiraillée d'atroces souffrances mais elle a vécu sa vie, elle est allée au bout d'un idéal ; je suis certaine qu'elle jouissait durant l'Amour, alors que moi, durant mes années de devoir conjugal, j'ai toujours simulé.
Tu as eu des rêves et tu n'as pas eu le courage de les réaliser, tu as remis au lendemain, ou tu as naïvement accepté la décision des autres.
On a tous des excuses pour se conduire comme des minables.
L’homme a besoin d'illusions, quand il n'a pas de vocation.
On écrit rarement très longtemps pour faire plaisir à quelqu'un ; on écrit par besoin, vocation, passion. Ou pour le fric, sullitzier, ou fonctionnaire coquet.
Valéry Giscard d'Estaing se déclarant, en mille neuf cent soixante-quatorze, prêt à se consacrer à la littérature s'il avait "la certitude de pouvoir écrire en quelques mois ou années l'équivalent de l'œuvre de Guy de Maupassant ou Gustave Flaubert."
L'histoire d'un mec qui cherchait la Liberté, d'une victime des mines dissimulées sur les chemins non balisés.
Il fallait de nouveau franchir une frontière, avec l'espoir d'une liberté derrière, la tranquillité.
Il faut partir et laisser crever dans l'indifférence celles et ceux qui vous ont fait les pires crasses. Ni pardon ni vengeance, le dédain, la terre est encore suffisamment vaste pour ne pas devoir côtoyer les ignobles.
Et les politiques, en quête de suffrages, n'osent sanctionner ces pollueurs enfin visés au jeu qu'ils prônaient, n'osent interdire des traitements nocifs à la nature et inutiles dans un pays en surproduction, où les mêmes empoisonnent les terres pour produire toujours plus sur certaines parcelles et récoltent des subventions pour en laisser d'autres en jachère.
La vie des Hommes se joue souvent sur quelques décisions cruciales, après qui peut, qui sait encore s'arrêter, ne pas se laisser emporter par les vents ?...
Stéphane Ternoise a trente ans, et une œuvre cohérente loin du monde de l'édition mondaine parisienne prend forme.
Pourquoi ai-je joué ce rôle du faux contaminé, du malade imaginaire ? Molière. Moi le roi ! Pour voir ce que les hommes ont cru voir ?
Un jour, la folie ou l'amnésie me prendra, et je ne chercherai plus la Liberté, je n'aurai plus peur de la mort, je ne chercherai plus de sens à cette vie, je ne souffrirai plus, je serai un animal.
Mais le travail subi, dans une société en manque d'emplois, en excès de main-d'œuvre, nul n'ose le déplorer, le dénoncer : travailler est une chance.
Quand les officiels louaient l'intégrité du professeur Garetta, j'ai contracté de "mauvaises habitudes", habitudes de liberté, déclarées naturelles des "années pilules" aux "années sida."
Les gens agissent toujours logiquement, dans leur logique.
Son licenciement conforterait leur certitude qu'il ne faut pas chercher de poux au pouvoir, qu'on, on pauvre pion, est peu de chose dans l'entreprise
Avec peu d'efforts ils obtiennent un luxe à faire pâlir d'envie n'importe quel besogneux d'avant la folle expansion économique ; inconsciemment conscients de ce privilège ils s'accrochent à cette situation, nul ne peut prétendre leur trouver ailleurs une vie plus intéressante, puisque la vie n'est pas l'illusion envisagée durant l'enfance.
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